Abstract In this article I will analyse how a collective ethos is created (ORKIBI 2008, 2012, 2015 ; AMOSSY et ORKIBI 2021) on Twitter by a radical ecologist collective, Dernière Rénovation. I will focus on a digital ethos (MAINGUENEAU 2015), an ethos that is both “dit” (“stated”) and “montré” (“shown”; see MAINGUENEAU 1999); an ethos that is essentially of a verbal, rather than an iconic, nature. Thus, I will analyse the rhetorical and argumentative strategies working towards a self-affirmation and a polarisation targeting an Other (ORKIBI 2008); a role that in the case of Dernière Rénovation is played by the French government. In this sense, I will focus on the creation of a plural subjectivity through the use of the “we” pronoun, used to refer both to the activists and to humankind as a whole – so to better involve a diverse public. The notion of “humankind” is thus reconfigured in other terms than a depoliticised effort to hide the differences between people and peoples (SHOLOMON-KORNBLIT 2021) and transformed in a polemic word. Furthermore, I will study the denomination of the activists and of their militant struggle, based on the collective memory of Second World War and the notion of “civil resistance”; the collective memory is also implied in the use of militant genealogies, such as the freedom riders, to justify on both the historic and ethical plan the struggle carried out by Dernière Rénovation. I will then analyse the appeal to a “traditional” authority (VICARI 2023), the Law, used to resignify the notion of “guilt” in order to contest the morale and legal legitimacy of the French executive. Résumé Dans cet article, j’analyse la construction d’un ethos collectif (ORKIBI 2008, 2012, 2015 ; AMOSSY et ORKIBI 2021) sur Twitter à partir d’un corpus de tweets crées par Dernière Rénovation, collectif écologiste radical. En me concentrant sur un ethos numérique (MAINGUENEAU 2015) dit et montré (MAINGUENEAU 1999), essentiellement verbale, j’analyserai les stratégies rhétoriques et argumentatives d’affirmation de soi et de polarisation ciblant un Autre en fonction de repoussoir (ORKIBI 2008). Dans le cas de Dernière Rénovation, cet Autre est le gouvernement français, accusé d’inaction. D’abord, je me pencherai sur l’analyse des personnes grammaticales pour étudier la création d’une subjectivité plurielle – un « nous » – dont le référent coïncide à la fois avec les militants et l’humanité entière, ce qui permet d’impliquer un public composite tout en transformant la notion d’« humanité », apparemment dépolitisée (SHOLOMON-KORNBLIT 2021), en mot polémique ; ensuite, je me focaliserai sur la dénomination des militants et des pratiques de lutte qui s’appuie sur la mémoire collective de la Seconde Guerre Mondiale en évoquant la notion de « résistance civile » ; elle se fonde aussi sur la convocation de généalogies militantes, comme celle des freedom riders, dont le rôle est de justifier sur les plans historique et éthique des actions directes illégales ; finalement, j’analyserai l’appel à une autorité « traditionnelle » (VICARI 2023), l’autorité juridique, dans la reconfiguration de la notion de « culpabilité » attribuée aux militants, notion qui est recadrée pour dénoncer la complicité de l’exécutif français dans la crise climatique.

Entrer en « résistance civile » contre le « mal absolu » : la construction d’un ethos écologiste et militant sur Twitter

Nora Gattiglia
2024-01-01

Abstract

Abstract In this article I will analyse how a collective ethos is created (ORKIBI 2008, 2012, 2015 ; AMOSSY et ORKIBI 2021) on Twitter by a radical ecologist collective, Dernière Rénovation. I will focus on a digital ethos (MAINGUENEAU 2015), an ethos that is both “dit” (“stated”) and “montré” (“shown”; see MAINGUENEAU 1999); an ethos that is essentially of a verbal, rather than an iconic, nature. Thus, I will analyse the rhetorical and argumentative strategies working towards a self-affirmation and a polarisation targeting an Other (ORKIBI 2008); a role that in the case of Dernière Rénovation is played by the French government. In this sense, I will focus on the creation of a plural subjectivity through the use of the “we” pronoun, used to refer both to the activists and to humankind as a whole – so to better involve a diverse public. The notion of “humankind” is thus reconfigured in other terms than a depoliticised effort to hide the differences between people and peoples (SHOLOMON-KORNBLIT 2021) and transformed in a polemic word. Furthermore, I will study the denomination of the activists and of their militant struggle, based on the collective memory of Second World War and the notion of “civil resistance”; the collective memory is also implied in the use of militant genealogies, such as the freedom riders, to justify on both the historic and ethical plan the struggle carried out by Dernière Rénovation. I will then analyse the appeal to a “traditional” authority (VICARI 2023), the Law, used to resignify the notion of “guilt” in order to contest the morale and legal legitimacy of the French executive. Résumé Dans cet article, j’analyse la construction d’un ethos collectif (ORKIBI 2008, 2012, 2015 ; AMOSSY et ORKIBI 2021) sur Twitter à partir d’un corpus de tweets crées par Dernière Rénovation, collectif écologiste radical. En me concentrant sur un ethos numérique (MAINGUENEAU 2015) dit et montré (MAINGUENEAU 1999), essentiellement verbale, j’analyserai les stratégies rhétoriques et argumentatives d’affirmation de soi et de polarisation ciblant un Autre en fonction de repoussoir (ORKIBI 2008). Dans le cas de Dernière Rénovation, cet Autre est le gouvernement français, accusé d’inaction. D’abord, je me pencherai sur l’analyse des personnes grammaticales pour étudier la création d’une subjectivité plurielle – un « nous » – dont le référent coïncide à la fois avec les militants et l’humanité entière, ce qui permet d’impliquer un public composite tout en transformant la notion d’« humanité », apparemment dépolitisée (SHOLOMON-KORNBLIT 2021), en mot polémique ; ensuite, je me focaliserai sur la dénomination des militants et des pratiques de lutte qui s’appuie sur la mémoire collective de la Seconde Guerre Mondiale en évoquant la notion de « résistance civile » ; elle se fonde aussi sur la convocation de généalogies militantes, comme celle des freedom riders, dont le rôle est de justifier sur les plans historique et éthique des actions directes illégales ; finalement, j’analyserai l’appel à une autorité « traditionnelle » (VICARI 2023), l’autorité juridique, dans la reconfiguration de la notion de « culpabilité » attribuée aux militants, notion qui est recadrée pour dénoncer la complicité de l’exécutif français dans la crise climatique.
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Utilizza questo identificativo per citare o creare un link a questo documento: https://hdl.handle.net/11567/1163416
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