L’étude de la mise en place du tiers secteur dans le contexte urbain lausannois, et en particulier des modalités de son financement, dans cette phase de transition et de remise en question, devait permettre selon nous de saisir comment se forment de nouveaux liens sociaux, de trouver de nouvelles “ passerelles ” tant dans le cadre d'une verticalité des rapports sociaux établie et fonctionnant depuis des décennies (Etat-Organisations à but non lucratif) que dans celui d'une horizontalisation des interactions sociales entre organisations à but non lucratif qui doit être construite et négociée au jour le jour. Il convenait donc d’expliciter les tenants et aboutissants (possibles) et d’évaluer les chances de manière réflexive, critique et prospective de ces nouvelles dynamiques en train de se structurer et de se normaliser. Le développement de cet ensemble d'activités, qui permettent tout à la fois une inscription économique et une insertion sociale, exige en effet un nouveau mode d'articulation entre société civile et intervention étatique. Ce qu'il s'agissait pour nous de définir, ce serait moins les initiatives des acteurs privés que les modalités de soutien de la collectivité à des dynamiques de projets. La pérennisation de ces expériences repose en effet sur la combinaison équilibrée de différentes ressources : marchandes (par le produit de la vente des services fournis), non marchandes (redistribution), non monétaires (contributions volontaires). Ayant pris le relais du travail réalisé dans le cadre du PNR 39, cette étude tenterait donc de répondre aux questions et hypothèses suivantes : Tel qu’on peut le saisir dans ses formes actuelles, le tiers-secteur est-il surtout une affaire de «dame patronnesse» ou bien s’inscrit-il dans un projet de durabilité sociale ? Les réseaux sociaux à forte «informalité» et participation bénévole ne seraient-ils pas une première esquisse de ce tiers-secteur dont on parle avec toujours plus d’insistance ? Dans quelle mesure, «culture du bénévolat» et culture du «politico-social» sont-elles divergentes par leurs fonctions et leurs objectifs ? Bénévoles et professionnelles évoluant dans le domaine du social aujourd’hui ne seraient-ils pas aujourd’hui en train de «jeter les bases» d’une société intégrative pour demain ? Peut-on mesurer l’efficacité réelle du tiers-secteur au triple plan de l’intégration, de l’équité sociale et de l’économie de moyens ? Notre souhait était de voir se réactiver la conception communautaire du social à travers la valorisation de tout ce que véhicule l'idée d'une (possible) solidarité par la similitude des conditions et l'appartenance à un "même". Il s'agissait de rien de moins que de retourner, en partie, à la solidarité communautaire (ou mécanique), qu’un Emile Durkheim avait cru voir disparaître à jamais du fait de l'industrialisation et de la division sociale du travail, qui rendait chacun tributaire des autres pour l'accomplissement de sa tâche.

De l’Etat Providence à la solidarité communautaire : le monde associatif à Lausanne (Agenda 21). Vers un nouveau projet de société locale

MARENGO MARINA;
2005-01-01

Abstract

L’étude de la mise en place du tiers secteur dans le contexte urbain lausannois, et en particulier des modalités de son financement, dans cette phase de transition et de remise en question, devait permettre selon nous de saisir comment se forment de nouveaux liens sociaux, de trouver de nouvelles “ passerelles ” tant dans le cadre d'une verticalité des rapports sociaux établie et fonctionnant depuis des décennies (Etat-Organisations à but non lucratif) que dans celui d'une horizontalisation des interactions sociales entre organisations à but non lucratif qui doit être construite et négociée au jour le jour. Il convenait donc d’expliciter les tenants et aboutissants (possibles) et d’évaluer les chances de manière réflexive, critique et prospective de ces nouvelles dynamiques en train de se structurer et de se normaliser. Le développement de cet ensemble d'activités, qui permettent tout à la fois une inscription économique et une insertion sociale, exige en effet un nouveau mode d'articulation entre société civile et intervention étatique. Ce qu'il s'agissait pour nous de définir, ce serait moins les initiatives des acteurs privés que les modalités de soutien de la collectivité à des dynamiques de projets. La pérennisation de ces expériences repose en effet sur la combinaison équilibrée de différentes ressources : marchandes (par le produit de la vente des services fournis), non marchandes (redistribution), non monétaires (contributions volontaires). Ayant pris le relais du travail réalisé dans le cadre du PNR 39, cette étude tenterait donc de répondre aux questions et hypothèses suivantes : Tel qu’on peut le saisir dans ses formes actuelles, le tiers-secteur est-il surtout une affaire de «dame patronnesse» ou bien s’inscrit-il dans un projet de durabilité sociale ? Les réseaux sociaux à forte «informalité» et participation bénévole ne seraient-ils pas une première esquisse de ce tiers-secteur dont on parle avec toujours plus d’insistance ? Dans quelle mesure, «culture du bénévolat» et culture du «politico-social» sont-elles divergentes par leurs fonctions et leurs objectifs ? Bénévoles et professionnelles évoluant dans le domaine du social aujourd’hui ne seraient-ils pas aujourd’hui en train de «jeter les bases» d’une société intégrative pour demain ? Peut-on mesurer l’efficacité réelle du tiers-secteur au triple plan de l’intégration, de l’équité sociale et de l’économie de moyens ? Notre souhait était de voir se réactiver la conception communautaire du social à travers la valorisation de tout ce que véhicule l'idée d'une (possible) solidarité par la similitude des conditions et l'appartenance à un "même". Il s'agissait de rien de moins que de retourner, en partie, à la solidarité communautaire (ou mécanique), qu’un Emile Durkheim avait cru voir disparaître à jamais du fait de l'industrialisation et de la division sociale du travail, qui rendait chacun tributaire des autres pour l'accomplissement de sa tâche.
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