« Influenceurs » et vulgarisation scientifique : une étude de cas de discours écologiste

Stefano Vicari
2024-01-01

2024
Institutionnel, associatif, militant, négationniste, alarmiste, etc., le discours autour de la question écologique se caractérise par sa transversalité et ubiquité. Cette question représente en effet l’un des grands défis des sociétés contemporaines qui, à travers la création d’institutions ad hoc, la mise en place d’accords politiques plus ou moins respectés, l’établissement de politiques écologiques communes, etc., s’efforcent de contrer les effets dévastateurs du changement climatique. Dans ce scénario, les discours autour de la question écologique deviennent pervasifs, tant dans les médias traditionnels que dans les réseaux socio-numériques (dorénavant RSN). Aux côtés des médiateurs scientifiques plus traditionnels, de nouvelles figures telles que les associations de militants et finalement, les « influenceurs », font ainsi entendre leurs voix. Défini en marketing comme « un individu qui par son audience principalement obtenue sur les réseaux sociaux et par l’influence qu’il exerce sur cette audience a la faculté de modifier des comportements de consommation et des perceptions ressenties à l’égard d’une marque, d’un produit ou d’un service »1, l’influenceur constitue une figure tant vague qu’indéfinie, mais omniprésente lorsqu’on s’intéresse à la communication dans les RSN. Cependant, sans pouvoir entrer dans le détail, je rappellerai que cette dénomination pose plusieurs problèmes : elle est utilisée tant pour les célébrités que pour des personnalités ayant connu leur succès sur la Toile et est appliquée à une variété de figures exerçant leur pouvoir d’influence dans les domaines de la vie, mais aussi des sciences et des techniques, les plus disparates. Or, dans cette étude, je focaliserai mon analyse sur le discours de Bon pote sur Instagram. Le nombre de ses abonnés (232 mille abonnés) justifie son inclusion dans la catégorie d’influenceurs. Sur cette plateforme, il se présente comme médiateur scientifique particulièrement engagé dans les questions environnementales. Mon objectif est de comprendre si et comment, tant le support que son positionnement discursif entrainent le dépassement des paradigmes de la divulgation scientifique du « troisième homme » ou du « chef d’orchestre ». Pour ce faire, je présenterai d’abord l’activité de Bon pote sur les RSN afin de mieux appréhender son positionnement à l’intérieur du champ discursif des discours écologistes. Ensuite, je me concentrerai sur les marques discursives propres de la médiation scientifique, et notamment les énoncés définitoires des termes de spécialité et les reformulations éventuelles. L’objectif est de déceler d’éventuelles différences par rapport aux paradigmes de divulgation précédents, ainsi que de mettre en lumière sa volonté de sensibiliser ses abonnés à un vocabulaire spécifique. Enfin, j’analyserai les commentaires des abonnés à la suite d’un sondage lancé par Bon pote concernant les termes à utiliser pour parler du changement climatique. Mon objectif est de mettre en lumière non seulement le type de relation qui s’établit entre le médiateur et ses abonnés, mais aussi l’importance de considérer les connotations des termes lorsqu’ils circulent dans le tissu social, surtout là où l’élaboration de politiques environnementales efficaces repose sur l’adhésion et la compréhension des phénomènes de la part du plus grand nombre et demande d’intervenir « sur les logiques mêmes de fonctionnement de la société »
979-12-5965-376-5
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