Le débat historiographique sur la Grande Guerre, notablement revitalisé à l’occasion du centenaire, a traversé plusieurs phases distinctes respectivement caractérisées par un questionnement spécifique : de la recherche des causes du conflit aux interprétations patriotiques, de la querelle relative aux responsabilités nationales dans le déclenchement des hostilités à la thèse du « sommeil de la raison », de la culture de guerre à l’introspection psychologique des combattants . Au fil des recherches, les spécialistes ont pris de plus en plus conscience du caractère catastrophique du conflit et du fait qu’il constitua un tournant historique capital dans de nombreux domaines : mobilisation des soldats, participation des masses, production industrielle, contestation et rejet du phénomène guerrier, mutations géopolitiques, économiques et sociales. 70 millions de soldats, 10 millions de victimes militaires et autant de victimes parmi les civils : un scénario dont les dimensions quantitatives exceptionnelles ont durablement fait obstacle à l’étude de l’expérience subjective de la guerre. Le panorama des études est aujourd’hui profondément modifié, le vécu des gens ordinaires est désormais partie intégrante de l’histoire et l’on connaît de mieux en mieux la production textuelle des combattants qui, indépendamment de leurs capacités intellectuelles, eurent recours à l’écriture pour dire leur expérience de la guerre.

Mémoire et récit de la Grande Guerre. Regards croisés sur l’historiographie en France et en Italie

Fabio Caffarena;Graziano Mamone
2021-01-01

Abstract

Le débat historiographique sur la Grande Guerre, notablement revitalisé à l’occasion du centenaire, a traversé plusieurs phases distinctes respectivement caractérisées par un questionnement spécifique : de la recherche des causes du conflit aux interprétations patriotiques, de la querelle relative aux responsabilités nationales dans le déclenchement des hostilités à la thèse du « sommeil de la raison », de la culture de guerre à l’introspection psychologique des combattants . Au fil des recherches, les spécialistes ont pris de plus en plus conscience du caractère catastrophique du conflit et du fait qu’il constitua un tournant historique capital dans de nombreux domaines : mobilisation des soldats, participation des masses, production industrielle, contestation et rejet du phénomène guerrier, mutations géopolitiques, économiques et sociales. 70 millions de soldats, 10 millions de victimes militaires et autant de victimes parmi les civils : un scénario dont les dimensions quantitatives exceptionnelles ont durablement fait obstacle à l’étude de l’expérience subjective de la guerre. Le panorama des études est aujourd’hui profondément modifié, le vécu des gens ordinaires est désormais partie intégrante de l’histoire et l’on connaît de mieux en mieux la production textuelle des combattants qui, indépendamment de leurs capacités intellectuelles, eurent recours à l’écriture pour dire leur expérience de la guerre.
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